1. L'homosexualité n'est pas un choix

L'homosexualité n'est pas un choix, c'est une préférence. On ne choisit pas de préférer les hommes aux femmes et inversement.

C'est une simple histoire de goût, on ne choisit pas d'aimer les fraises et de ne pas aimer les épinards, il en va de même pour préférer les hommes aux femmes - et inversement -, le fait que cela touche à la sexualité créant une réaction de dégoût anormale envers les personnes ayant des goûts différents.

Si on ne choisit pas d'aimer les fraises, on peut par contre faire le choix d'en acheter et d'en consommer. De là vient la croyance que l'on peut « guérir » de l'homosexualité. Oui, si on a décidé qu'aimer les fraises était immoral, on peut décider de se priver de leur consommation.

La responsabilité portée par la personne lors de l'emploi du mot choix n'a donc pas lieu d'être ici, sont donc à bannir les expressions - potentiellement non insultantes - où la sémantique du choix transparaît : « c'est ton choix et je le respecte », « tu fais ce que tu veux, c'est ton choix » ou encore « moi je ne comprends pas ce choix ».

2. L'homosexualité n'est ni génétique ni acquise

Les préférences sexuelles ne sont pas liées au génome. On ne peut pas les relier non plus directement à l'environnement. Il n'y a pas de causes absolues et reproductibles à l'homosexualité.

Les récente études (pour la plupart américaines) sur la question n'ont pas réussi à conclure la présence d'un « gène de l'homosexualité », pas plus que de gène qui vous ferait aimer les fraises.

Personne n'est arrivé non plus démontrer avec certitude la présence d'une influence positive ou négative menant à l'homosexualité dans un environnement familial natal ou prénatal (hormones pendant la grossesse, influence œdipienne du père, influence castratrice de la mère, oncles, tantes, frères et sœurs, animaux de compagnie...). Il s'agit juste d'une préférence, comment savoir d'où ça vient ?

On ne se demande pas pourquoi les enfants n'aiment pas les épinards, puisqu'aucun enfant ne les aime, mais si jamais le vôtre aime les épinards, vous allez vraiment remuer ciel et terre pour savoir pourquoi ?

Cette quête du Graal est également stupide si l'on pense à ces gens qui recherchent une cause à quelque chose qui n'est pas une maladie, ni une anomalie de comportement, ni même un phénomène sociologique ; mais j'y reviendrais dans les paragraphes suivants.

3. L'homosexualité n'est pas une perversion

On ne peut pas mettre l'homosexualité dans la catégorie de la perversion, de l'assouvissement d'une quelconque volonté de dominer, ou même de la manifestation d'un égocentrisme outrancier. Une différence qui peut déranger mais certainement pas une perversion.

Une perversion est, par définition le contraire de l'amour ; c'est une pulsion. Voilà pourquoi l’homosexualité n'est pas une perversion : les couples homosexuels seraient très fortement volatiles et ne revendiqueraient pas le droit au mariage si tel était le cas.

L'homosexualité est la manifestation de l'amour que se portent deux personnes, une relation amoureuse est réciproque, on ne peut pas mettre une relation d'amour sur le même plan qu'une relation destructrice comme la pédophilie.

On ne peut pas par ailleurs rapprocher pédophilie et homosexualité pour la simple et bonne raison que l'une est l'accomplissement d'une pulsion destructrice à sens unique - destructrice pour les autres ou pour soi même - alors que l'autre est juste la manifestation de l'amour que se portent deux personnes majeures (et consentantes, s'il est encore nécessaire de le rappeler).

Rapprocher l'homosexualité de la zoophilie est une connerie pour les mêmes raisons, et c'est également une insulte à notre humanité, comment qualifier de la même manière un acte dégradant pour les deux parties qui s'y adonnent et un acte qui reflète profondément ce qui fait notre humanité, c'est-à-dire l'amour entre deux personnes ?

4. L'argument selon lequel l’homosexualité n'est pas naturelle est un argument fallacieux

Le débat sur la naturalité avérée ou non de l'homosexualité est un débat nuisible. Je suis toujours choqué de voir des partisans d'une plus grande tolérance envers les homosexuels se targuer de démontrer que l'homosexualité est naturelle grâce à des parallèles vaseux avec le monde animal, apportant de l'eau au moulin de ceux dont ils voulaient réfuter les arguments.

Non, ce débat n'a pas lieu d'être, la question de savoir si l'homosexualité est naturelle ou pas, si elle est nuisible pour la survie d'une espèce ou non, est un débat biaisé par son hypothèse de départ.

Dire que l'homosexualité serait ou ne serait pas naturelle nous éloigne une nouvelle fois de notre humanité. Nous ne sommes pas des animaux, alors nous n'avons pas à nous comporter en tant que tels ou de nous interroger sur une quelconque dynamique animale dans laquelle nous voudrions nous insérer. Et s'il m'arrive d'envier la manière dont certains grand singes règlent leurs conflits, je ne connais aucun chef d'état employant les mêmes méthodes. ;)

Certains argumentent qu'une civilisations d'homosexuels s'éteindrait. D'autres partent de la constatation (très osée il faut le dire) que les couples homosexuels sont stériles et donc qu'ils ne doivent pas être encouragés, au profit d'arguments pseudos Darwiniens. C'est une connerie.

Oui, c'est une connerie de penser qu'une population représentant moins de 10% de la population totale peut mettre en péril la survie de l'humanité en influant sur ses schémas sociaux. C'est une connerie pour la simple et bonne raison que l'homosexualité en tant que telle ne remet pas en cause les pratiques hétérosexuelles (qui sont des pratiques naturelles dans le sens qu'elles sont la base de la reproduction sexuée). Comment démontrer qu'une population de 10% de personnes stériles empêche 90% de cette population de procréer ? C'est mathématiquement impossible si on considère l'équi-répartition des deux sexes dans la population. On ne peut pas dire non plus qu'à l'heure actuelle la planète soit en crise des naissances (ou alors dans l'autre sens).

5. La Bible ne condamne pas l'homosexualité

Il y est dit (d'après mes sources) que l'homosexualité est une perversion, que Sodome et Gomorrhe ont été punis par dieu pour avoir péché, etc. Je ne suis pas assez  compétent pour répondre à ces arguments.

Voici des sources d'information complémentaire (en anglais) pour tenter d'y répondre :

Nous sommes cependant en droit de nous interroger, sur une religion qui prône l'amour de son prochain, sur le fait d'entendre certains de ses sympathisants lancer le slogan « God Hates Fags ».

6. L'homosexualité n'est pas une maladie

L'homosexualité n'est pas pour la communauté scientifique une maladie, il n'y a donc aucun argument scientifique permettant de dire que l'homosexualité est une maladie mentale - potentiellement incurable.

De plus, les travaux en pédo-psychologie retirent également l'homosexualité comme la conséquence d'une expérience traumatisante et la définisse comme « une préférence au niveau sexuelle qui est multi-factorielle », en clair, elle n'a pas une cause mais un ensemble de causes potentiellement non corrélées et non reproductibles. Une maladie sans cause explicite, et sans capacité de reproduction, ça n'est pas scientifiquement étudiable, sauf peut être au niveau sociologique.

7. La première cause de mortalité chez les adolescents homosexuels est le suicide

La première cause de mortalité chez les adolescents homosexuels, ce ne sont pas les MST mais le suicide.

Ce sont autant de vie gâchées et de familles détruites, c'est également une énorme perte pour la société ; rappelons à ce titre que le fondateur de l'informatique, vous savez le truc avec lequel vous jouez et vous lisez ce texte, cet homme, Alan Turing, était homosexuel et s'est suicidé après avoir subi les persécutions subies à l'époque par les homosexuels en Angleterre.

8. L'homosexualité n'est pas contagieuse

À moins de considérer l'amour comme une grave maladie hautement transmissible, l'homosexualité n'est pas une maladie. Ce n'est pas une maladie mentale, ce n'est pas une perversion, ce n'est pas la manifestation de pulsions, c'est tout simplement la manifestation de l'amour que se portent deux personnes.

Certaines personnes considèrent l'homosexualité comme un comportement contagieux qui risque de pervertir les enfants et les détourner de la voie « naturelle », c'est une bêtise si l'on considère que la proportion d'homosexuels a toujours été constante, la seule chose qui risque d'arriver si l'on banalise l'homosexualité est une chute du nombre de suicide chez les jeunes homosexuels et une diminution des agressions homophobes.

À ce titre, côtoyer des homosexuels n'est pas dangereux pour la santé, et serait même recommandé pour lutter contre une maladie très contagieuse qui provoque des milliers de morts tous les ans : l'intolérance.

9. L'homosexualité n'est pas une mode

Le fait que les homosexuels soient de plus en plus visibles amène certaines personnes à penser que c'est une mode, un phénomène de société, voire un mème.

Ce n'est pas le cas, si les homosexuels sont de plus en plus visibles c'est qu'ils ne se cachent plus, mais ils ont toujours été présents. L'amour ne se décide pas au même titre que la décision d'acheter un vêtement, on n'est pas homosexuel « pour le fun ».

10. Dans un couple, il n'est pas nécessaire que l'un « fasse l'homme » et que l'autre « fasse la femme »

C'est une croyance très répandue et malheureusement colportée par une certaine catégorie de la communauté gay, mais c'est faux ; dans un couple homosexuel il n'y en a pas « un qui fait l'homme et l'autre qui fait la femme ». Les gens qui pensent cela sont bloqués dans un schéma hétéro-centré dans lequel il doit y avoir un dominant et un dominé, une personne affirmant sa virilité potentielle et l'autre jouant un jeu plus timide et réservé.

C'est une idée débile et malheureusement colportée par certains d'entre nous qui revendiquent leur différence en ayant des comportements décalés. Or, la croyance selon laquelle dans un couple d'homme l'un est plus efféminé que l'autre et que dans un couple de femmes l'une est plus masculine est tout simplement un stéréotype malsain.

Il n'y a qu'à voir certains couples hétérosexuels où la femme porte la culotte pour constater que la « sensibilité » d'une personne n'est pas liée à son orientation sexuelle.

11. Les homosexuels ne sont pas plus narcissiques que les autres

C'est une connerie. Si quelqu'un veut bien m'expliquer les raisons qui lui font penser cela je serais ravi de lui démontrer le contraire par quelques contre exemples bien sentis.

On sent d'ailleurs une contradiction poindre : selon la théorie de la plupart des homophobes, les homosexuels sont narcissiques, et dans un couple homosexuel il y en a un qui fait la femme, plus réservé, etc. Comment on peut être réservé et narcissique ?

12. Les homosexuels aussi ont de l'humour

Il n'est pas déplacé de faire une blague sur les homosexuels en présence d'un homosexuel, pas plus qu'une blague sur les blondes en présence de blondes. Oui, on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, il y a certaines plaisanteries gratuites et profondément blessantes, alors que d'autres sont subtiles et amusantes, même si elles sont stéréotypées, comme doivent l'être toutes les blagues de ce genre.

Donc ne considérez pas que vous devez vous brider en présence d'homosexuels, ce sont des personnes à part entières, et ils savent apprécier les plaisanteries à partir du moment où ce ne sont pas des moqueries. Le simple fait de vous demander si cela peut blesser ou non est déjà un élément qui montre que la personne que vous risquez de blesser peut vous faire confiance.

13. Le mot homosexualité et son étymologie prêtent à confusion

Le mot « homosexuel » renvoi inévitablement au sexe et a une connotation scabreuse. Cette confusion entre l'acte sexuel et le fait d'aimer une personne de même sexe est à mon avis source de beaucoup de malentendus entre les gens qui prétendent que l'homosexualité est une perversion et ceux qui défendent une égalité de droits pour tous les citoyens.

Quand on parle d'homosexualité, on parle avant tout de personnes qui tombent amoureuses. Le mot « homosexuel » ne renvoie pas uniquement à l'acte sexuel mais avant tout à l'amour que se portent deux personnes : la relation amoureuse et éventuellement charnelle entretenue par deux personnes de même sexe.

14. Les homosexuels ne sont pas tous des accros au sexe

On a beaucoup entendu ces derniers temps des opposants au mariage pour tous affirmer que (je cite) « les homosexuels ont fait le choix d'une sexualité débridé, qu'ils n’impliquent pas les enfants dans leurs débauches ! ».

Alors, déjà impliquer des enfants dans des partouzes, que l'on soit homosexuel ou non, c'est puni par la loi et c'est moralement irresponsable. Concernant le choix de la sexualité débridé, si on reprend le fait que l'homosexualité n'est pas un choix et que l'homosexualité n'est pas une perversion, je vois mal comment on pourrait justifier que les homosexuels sont tous des fornicateurs compulsifs.

Il est vrai que certains, surtout les jeunes, ont une période sexuelle assez tourmentée. Cependant, ça m'étonnerai franchement que les enfants aient une quelconque place dans leur esprit à ce moment là. La vrai question à se poser est la raison à ce comportement, qui relève souvent d'un malaise, les années à réprouver les sentiments que l'on éprouvait, à faire semblant, à vouloir être "normal" (i.e. hétéro) amène nécessairement à une période de découverte assez explosive, mais c'est valable pour toutes les passions que l'on enferme. Et puis on rencontre la bonne personne, on trouve un équilibre professionnel et amoureux, et la passion s'assagit pour pouvoir tenir dans la durée.

Précisons également que le schéma : « affirmer quelque chose sur lequel on ne peut qu'être d'accord (intérêt de l'enfant) pour pouvoir placer une opinion sujet à débat (la sexualité débridé) » est un sophisme évident.

15. Les homosexuels ne sont pas tous coiffeurs ou antiquaires

On dit souvent que les homosexuels sont des artistes. Comme les gauchers. Comme les autistes. Comme les tous ceux qui ont un point de vue différent sur le monde, finalement.

Certaines professions sont culturellement plus tolérantes à la présence d'homosexuels sur leur lieu de travail, on cite souvent les coiffeurs, les gens qui font de la télé, les gens qui travaillent dans la mode, ou la vente d'antiquités (Louis La Brocante est-il gay ?).

J'ai une mauvaise nouvelle : c'est un cliché. Il y a des homosexuels partout (we are among you), du plus viril au plus délicat des métiers, que ça soit des hommes ou des femmes, votre orientation sexuelle ne définit pas vos aptitudes pour un certain métier.

Cela définira peut être, à cause de l'imagination collective, certains de vos goûts : vous découvrez que vous êtes homo, un de vos premiers réflexes est de chercher « ce que les homos aiment » pour pouvoir « rentrer dans la communauté » et vous affirmer comme faisant partie d'une autre communauté que celle qui pourrait vous rejeter ; mais cela ne définira pas vos choix professionnels, parce que cette fois-ci ce sont bel et bien des choix.

16. Les homosexuels présentés par les médias ne sont pas représentatifs

Je dirais qu'aucun des stéréotypes des médias ne peut représenter à la fois la communauté dans sa diversité, et la majorité dans sa normalité. À part quelques rares apparitions dans Plus Belle la Vie, tous les homosexuels représentés par les médias sont des clichés. De la grande folle en talons au jeune éphèbe huilé qui danse sur les chars de la Pride, on voit de tout, sauf à ce que les homosexuels sont vraiment : des gens exceptionnels, mais des gens normaux.

Quelques personnes qu'on ne voit pas à la télé :

17. Les homosexuels en couple, ça existe

Aussi étrange que cela puisse paraître, il y a des hommes qui sont en couple avec un autre homme, et des femmes qui sont en couple avec une autre femme, de la manière la plus conventionnelle possible. Il arrive que le gens pensent que les homosexuels ne sont intéressés que par les relations volages ou libertines ; c'est faux.

Les couples d'hommes ou les couples de femmes en sont pas plus instables que les autres, à partir du moment où on leur donne les moyens d'assurer la stabilité de leur foyer. La reconnaissance civil de leur statut de couple au delà de leur statut de colocataire est déjà une première étape.

18. Les familles où les deux parents sont homosexuels, ça existe

C'est sans doute un drame pour certains, mais les enfants qui grandissent avec deux parents du même sexe, ça existe déjà. Un enfant d'une première relation pour quelqu'un qui est bisexuel ou une procédure d'adoption régulière, et les membres du couple se retrouve heureux parents.

Ce qui blesse ces enfants, ce n'est pas le mode de vie de leurs parents, ce qu'ils pourraient faire dans la chambre à coucher, ou simplement le « manque de repères du sexe opposé », mais c'est bel et bien le regard sur leur famille que portent ceux qui se considèrent normaux.

À l'attention de ceux qui « défendent la famille », condamner ces enfants à se sentir rejetés de la même manière dont l'ont été leurs parents, ce n'est pas légèrement débile ?

19. Le lobby gay n'existe pas

On vous a menti : le lobby gay, branche de la franc-maçonnerie sataniste n'existe pas. Ce qui existe, ce sont des associations qui essaient à leur niveau de produire du bonheur pour tous ceux qui se sentent exclu à cause de leur orientation sexuelle, de leur genre, ou de leur dégoût vis à vis d'eux-même. Imaginer une organisation supra-nationale visant à mener l'humanité à sa perte en convertissant chaque homme et chaque femme sur la planète en un individu asexué et sans genre, c'est pas un peu excessif ?

Encore une fois, le « lobby gay » n'existe pas plus que le « lobby noir » existait au moment de l'apartheid, ou que le « lobby féministe » quand les femmes ont eu le droit de vote. Chaque personne a le droit à l'expression, et si le lobbying c'est porter ses souhaits pour une société meilleur, alors nous faisons tous du lobbying tous les jours.

20. Et vous ?

Et vous, comment vous sentez vous vis à vis de ces points ? Pensez vous être en accord ou en désaccord avec les points exposés ? Pensez vous que vous n'avez pas à changer de comportement ?

Et dans tous les cas, pourquoi avez vous cette opinion ?