Facebook est mourant, pas le web social
Par Mathieu le samedi 15 mai 2010, 18:40 - What about Web - Lien permanent
Cet article est une traduction de http://www.baekdal.com/opinion/facebook-is-dying-social-is-not/.
Il y a une question que j'entends tout le temps. Facebook est il en train d'aller trop loin, ou es ce juste une mode ? Ma réponse est toujours la même. Si vous tentez de trouver une excuse pour ne pas faire de web "social", alors Facebook est là pour encore longtemps. Mais si vous demandez "Es ce que Facebook est allé trop loin ?", alors là je réponds que non, qu'il est déjà en train de mourir.
Laissez moi vous l'expliquer.
Facebook est comme Microsoft Project 2003
Si je devais comparer Facebook à quelque chose, je dirais que il est en train de se transformer en Microsoft Project 2003.
Microsoft Project 2003 était *le* gestionnaire de projet pour n'importe quel chef de projet un peu sérieux. Il avait plus ou moins le monopole, devenant plus gros que n'importe quel logiciel de ce genre sur le marché. Il pouvait tout faire. Il avait un nombre incalculable de fonctionnalités, il pouvait être étendu, vous pouviez le lancer comme un serveur et vous aviez une capacité de contrôle intense sur chaque choses, même les plus petites.
Mais cela a également causé sa perte. Sa taille signifiant aussi qu'il était devenu complexe. Il y avais un gigantesque nombre d'incohérences. Pour l'utiliser, vous deviez passez par plusieurs étapes, ce qui signifiait que vous deviez passer plus de temps à manipuler l'interface, essayer de gérer chaque tâche, que de réaliser autre chose.
Microsoft Project 2003 s'est donc auto-détruit. Il était devenu tellement complexe que les gens n'avaient plus d'autres choix que d'aller chercher des solutions plus simples. À la place sont apparut plusieurs gestionnaires de projets vraiment très simples, qui concentraient leurs efforts sur le fait de faire les projets, plutôt que de les gérer.
Même chose avec Facebook
Facebook est vraiment énorme, il a une tonne de fonctionnalités. Mais, il est aussi en train de se transformer dans le pire exemple d'application complexe que le web ai jamais connu. Il a également tellement d'incohérences, que c'est difficile à à le croire - ou même de toutes les recenser.
Pour vous donner quelques exemples :Nous avons les profils, les groupes, les pages, et également maintenant les pages communautaires - qui leur sont relativement similaires, mais fonctionnent un peu différemment.
Nous avons des incohérences dans les "j'aime" et les commentaires. Si vous commentez sur une page dont vous êtes le propriétaire, vous le faite en tant que "la page", mais si vous l'aimez, vous le faite en tant que "utilisateur de facebook".
On est notifié lorsque quelqu'un commente notre profil, mais pas pour nos pages.Si vous publiez une image, les commentaires pour accompagner la publication sur le mur sont reliés à l'image. Mais si vous publiez deux images, les commentaires sont reliés à l'album. Et cela devient vraiment lourd de suivre ce que les gens commentent.
Le nombre de paramètres de confidentialité est juste stupéfiant. Lorsque j'ai dut, il y a quelques jours, aider un membre de ma famille à configurer son profil Facebook, je lui ai seulement montré une partie des paramètres de confidentialité (avec 12 options), en choisissant de ne pas mentionner les 16 autres endroits où se trouvent encore plus de paramètres à configurer.
Utiliser Facebook mobile introduit un nouvelle vague de folies. Si vous envoyez par email une image depuis votre téléphone portable, il est publié sur le mur avec le sujet du message en tant que description pour le mur. Mais si 15 minutes plus tard vous envoyez autre chose par email avec un sujet différent, alors l'image est ajoutée à la première, supprimant le texte de description de la première ... et de la seconde. De plus, les commentaires qui avaient été postés sous l'image originale ont à présent disparus du mur, et les commentaires sont désactivés sur le mur pour cette publication.
Le FBML créé par Facebook pour étendre les fonctionnalités du site est ... piègeux (tricky, ndt). Ce que les tags FBML permettent dépend de où vous vous trouvez, de comment vous y êtes allé, et de quel type d'application vous utilisez.Le FBML dans une boîte staticFBML par exemple, sur votre mur, vous permet d'ajouter certains tags, mais pas d'autres. Ajouter une staticFBML sur un onglet vous permet d'utiliser d'autres tags, mais pas certains. Ajouter du FBML à une application vous permet d'utiliser d'autres types et seulement certains tags. Ajouter du FBML dans un canevas de page vous permet d'utiliser la plupart des tags précédents, mais un petit peu des autres, mais pas certains autres. Utiliser le FBML sur Facebook Connect vous permet d'utiliser une petite partie de ceux ci, mais aucuns des autres, mais aussi quelques fonctionnalités exclusives qui ne sont ni les premières, ni les autres, ni certaines autres, ou même les dernières ... heu ... autres .. à moins que ça ne soit les autres ? Ouiiiii !
Et parlons en de Facebook Connect. C'est le système le plus compliqué que j'ai jamais vu. Et c'est aussi le plus pénible pour travailler avec. Si vous voulez intégrer Twitter, vous avez simplement à réaliser une requête. Avec Facebook Connect, c'est quasiment impossible de le faire aussi simplement.Si vous voulez simplement publier sur votre page Facebook depuis votre site, vous devez être un spécialiste des fusées, avec des talents de magicien. Facebook essaie de faire croire que c'est vraiment facile, mais c'est la chose la plus compliquée que j'ai jamais vue.
La même chose se produit avec l'API Facebook. Avec Txwitter, Flickr, Google, YouTube, et tous les autres, il y a une manière simple d'envoyer des informations. Avec Facebook, vous devez utiliser toute sorte de choses étranges, crypter une partie de vos requêtes, etc. C'est très puissant, mais également étonnamment complexe.
Note : L'API Open Graph est sensiblement meilleure, mais pas suffisamment.And if you want to integrate Facebook into your app, people have to go through an overly complex process to authenticate it.
Vie privée = confiance ; manque de vie privée = manque de confiance
Au sommet de la complexité de Faceook et de ses incohérences, nous avons un problème grandissant avec la vie privée. Facebook a un lourd passif concernant l'ignorance de l'intérêt de ses utilisateurs en matière de vie privée. Comme je l'ai écrit dans “La première règle concernant la vie privée”; vous êtes le seul responsable pour décider ce que vous voulez partager. Facebook ne peux pas le décider, ni personne d'autre.
Mais Facebook semble avoir oublié ce simple principe et a commencé à partager les informations personnelles à des tiers, des "partenaires" - continuant une longue liste de mauvaises décisions en ce qui concerne la vie privée.
Les gens perdront confiance en Facebook si ils ne peuvent pas faire confiance aux gens ont accès aux informations qu'ils partagent, et si ils ne peuvent pas décider quelle partie de leur vie est exposée aux étrangers.
Il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans leur éthique, lorsqu'ils ont envisagé de publier du contenu qui était précédemment marqué comme privé.
Note : Voir aussi L'érosion de la politique de confidentialité de Facebook : une Timeline
Pages communautaires
Mis à part les problèmes de confidentialité, Facebook est aussi en train d'essayer de décider comment vous pouvez publier du contenu. Plusieurs propriétaires de pages ont récemment reçu une note de Facebook leur disant que leurs pages avaient été reclassées en tant que "pages communautaires", avec la mention que "ce changement n'a pas affecté votre présence sur Facebook".
C'est un pur mensonge. Les différences entre une page et une page communautaire sont énormes. Une page communautaire n'a pas pas de propriétaire, n'importe que peut l'éditer, elle ne publie pas de mises à jours aux gens qui la suive de la même manière - ce qui réduit dramatiquement les taux d'engagement des utilisateurs.
"Une fois que vous atteignez une certains seuil - par exemple un million de fans, la page vous est prise, et donnée à la communauté qui pourra être ensuite manipulée comme une page de wikipedia. Vous avez perdu - bonne journée Monsieur (via pixelrage.com)”
Comparez si vous avez un blog sur Typepad, et qu'un jour vous recevez un email vous informant que vous avez été retiré de la liste des administrateurs de votre propre blog.
C'est ce que fait Facebook avec les pages communautaires. Détruisant effectivement le tribu que vous avez tenté de construire. Apparemment Facebook pense que le meilleur moyen de récompenser les pour le succès viral de leurs pages est de les retirer. #monsterfail
Il n'y a aucunement besoin de cette complexité supplémentaire, ni aucun besoin de créer une telle règle. Par exemple Twitter n'est pas stupide au point que vous ne pouvez avoir que 5000 followers sur votre profile, et à moins que vous ne soyez une entreprise, que vous n'avez pas le droit d'en créer un autre. Et même si vous en créez un nouveau, que vous serez retiré des propriétaires et des créateurs du profil à un certain moment.
Cela devient de pire en pire.
Tout ceci n'est qu'une petite partie de la montée en complexité de Facebook. Le problème c'est que c'est en train de devenir de pire en pire. Chaque semaine, Facebook annonce de nouveaux changements de politique de confidentialité, ou introduit de nouveaux niveaux de complexité.
Prenez simplement le bordel avec les nouveautés de la fonctionnalité "j'aime". Tout d'abord, Facebook a changé ce que "j'aime" veut dire. Pour moi c'est comme une approbation. Je vous aime, pare que vous lisez mes articles. Mais cela ne veut pas dire que je veux m'abonner à tout ce que vous publiez, et que vous remplissiez mon flux de nouvelles avec vos mises à jour.
Mais Facebook définit désormais le fait d'aimer à la fois comme une approbation, mais aussi comme le fait de s'abonner ou de suivre une personne ou un groupe.
Nous avons à présent cinq manières différentes d'aimer :
- Vous pouvez aimer une simple page ou un profil, c'est une simple approbation.
- Vous pouvez aimer une page, ce qui n'est pas une approbation du tout, c'est en réalité une conséquence du faite que vous y soyez abonné.
- Vous pouvez aimer une publicité, ce qui n'est pas non plus une approbation, mais mais aura pour conséquence de vous abonner à la marque (et toutes les publications futures qu'elle produira).
- Vous pouvez aimer par exemple un commentaire de film sur un site, ce qui est juste une approbation.
- Vous pouvez aimer un site entier, ce qui est à la fois une approbation et un abonnement, dépendant de comment le site a implémenté la fonctionnalité "aimer". Vous ne serez pas capable de décider de la différence, mais le propriétaire du site peut décider de vous transmettre ses mises à jour, basées sur les paramètres du site sous le contrôle exclusif de son propriétaire.
C'est le bordel, et c'est une du marketing trompeur. C'est comme marcher avec une fille et lui dire "je vous aime" à la place de "je veux vous épouser" - en prétendant que c'est la même chose.
Facebook s'est disculpé en disant que "les utilisateurs comprennent la différence à travers un contexte social explicite", ce qui est une pure connerie. Chaque expert en ergonomie dans le monde sait qu'introduire des modes pour distinguer des actions identiques est une très mauvaise idée, et est impossible à comprendre.
Mais ils continuent "Pour éliminer la confusion, et promouvoir la cohérence, il n'y aura plus aucun moyen pour les utilisateurs d'envoyer leurs commentaires pour ce type de publication".
Cela signifie que si vous aimez une mise à jour de statut, vous amis pourront le voir, aimer ou le commenter, mais si vous aimez une page (et en devenez fan), vos amis pourront le voir mais pas le commenter ou l'aimer.
Comment cela élimine-t-il la confusion ?
Je suis désolé Facebook, je pense que votre concept original est brillant, et que le web social est quelque chose d'incroyable, mais que si vous ne prenez pas acte de tout ceci rapidement, vous finirez comme Myspace, ou pire, AOL.
Vos ingénieurs courent à leur perte.
Mise à jour : Lire l'article suivant : "Je ne quitte pas Facebook."
Commentaires
Je ne suis pas vraiment d'accord (voir en fait, pour être précis, pas convaincu le moins du monde par ces arguments).
Facebook a beau être de plus en plus compliqué, ou de plus en plus simple pour certains (oui, il y en a qui trouve le fonctionnement pratique), je ne vois que peu de raisons pour lesquelles Facebook aurai des soucis à se faire. Plus je regarde, et plus je vois combien Facebook pourrait être pratique, le web social est un pur potentiel à exploiter, c'est tout nouveau, tout beau, et parfois même pratique. On retrouve des amis d'enfance, on apprends même des choses sur certains, on redécouvre des gens sous un nouveau genre. Tout ça contribue au web social.
Mais ce qui fait que Facebook ne mourra pas de si tôt, c'est que les gens (moi y compris), sont purement flemmards, et n'iront pas s'inscrire sur un site sans y avoir un quelconque intérêt. Or, le web social n'a d'intérêt que s'il met en jeu beaucoup de monde. Facebook est donc d'un grands intérêt et les autres site du coup, beaucoup moins. C'est à vrai dire le seul inconvénient notable du web social. Il tends à centraliser.
La seule façon qu'aurai Facebook de mourir serait donc de changer de nom ou de fonctionnement.
Et pour en revenir à tes moultes exemples, si ils sont tous morts dans l'œuf, c'est a mon avis, uniquement parce que faire démarrer ce genre de machine est très difficile, et c'est justement ce que Facebook, mais aussi Wikipedia, Linux, et tout autre projet communautaire ont réussi à faire à la sueur de leur front.